
Il est fréquent de rencontrer en cabinet des personnes qui présentent des vertiges et des troubles de l’équilibre. Les patients manifestent ces troubles généralement depuis plusieurs semaines ou mois, voire années pour certains. Ils ont donc effectué un parcours de soin classique passant du médecin généraliste à l’ORL.
Ainsi les patients « savent » d’où vient leur problème et répètent ce que le corps médical leur a dit :
C’est à cause des cervicales
C’est à cause des cristaux
C’est vasculaire
Les solutions apportées quant à elles sont assez limités puisqu’on leur prescrit soit du Tanganil®, soit des séances de rééducation vestibulaire dont « la chaise » est l’instrument de torture ultime, et très souvent sans effet.
Comment traiter les vertiges ?
Pour traiter les vertiges, il convient dans un premier temps d’identifier le fonctionnement de la gestion de l’équilibre. Je vous propose de la faire dans un spectre plus large que celui communément admis.
Nous sommes une espèce qui se déplace debout, nous déséquilibrant à chaque pas. Nous devons de ce fait maintenir un tonus correct, lors de nos déplacements, afin de ne pas tomber, mais aussi le maintenir dans toutes les situations.
Pour ce faire, nous disposons de 3 outils indépendants, mais travaillant ensemble :
Le premier est la proprioception. Il s’agit du système de gestion du tonus corporel en réponse aux informations sensitives provenant du système musculosquelettique.
À tout instant, notre cerveau reçoit les informations de tensions musculaires, tendineuses et tissulaires, les corrélant à la cartographie cérébrale de notre corps. Ainsi, nous « sentons » notre corps et sa posture. Le contrôle efférent permet d’ajuster ce tonus musculaire pour corriger la posture.
Le but ici est de garder le centre de gravité correctement placé entre les pieds (au milieu du triangle de sustentation) tout en consommant le minimum d’énergie pour le maintenir.
Le second est le système vestibulaire, c’est-à-dire les canaux de l’oreille interne. Ces canaux (3 par oreille) sont tapissés de cils qui envoient des informations au cerveau lorsque les cristaux, qui se baladent dans ses canaux, se déplacent lors des mouvements de la tête (rotation, inclinaison et flexion/extension). Ainsi, même les yeux fermés, nous savons où est le haut du bas…
Le troisième est la vue. Notre regard doit être maintenu à l’horizontal afin de garder une ligne d’horizon. Ce regard s’appuie sur les verticales et horizontales de l’environnement pour se repérer dans l’espace environnant.
Quels sont les liens entre les vertiges et le cerveau ?
Nous avons donc 3 outils qui alimentent le cerveau en informations, provenant de l’intérieur et de l’extérieur.
Notre cerveau gère aussi un tas d’autres informations environnementales et internes. Il le fait au travers du système limbique, c’est-à-dire le système nerveux en charge des sensations et des émotions. Il est le chef d’orchestre de notre corps.
C’est aussi lui qui est en cause dans les vertiges. Qu’ils soient rotatoires, ébrieux, positionnels, continus où occasionnels (nous mettrons de côté ici les origines inflammatoires du nerf vestibulaire, où les atteintes neurologiques comme les tumeurs où les séquelles post-opératoires qui sont des étiologies lésionnelles).
La perception que chaque personne a est divisée en 2. Une perception interne qui peut s'apparenter à nos pensées, notre vie intérieure, qui est le reflet de nos émotions. Nos idées et images mentales sont directement corrélées à nos humeurs et émotions, créant où étant induites par des sensations corporelles qui peuvent ne pas être corrélées avec le moment vécu.
Nous en faisons tous l’expérience quand nous imaginons une situation à venir créant du stress où du bien-être alors que nous sommes dans un environnement neutre. Ces sensations corporelles ne sont en rien liées à notre environnement direct, mais sont une création de notre système limbique. Si cette charge mentale n’est pas trop forte, notre système nerveux parvient à gérer toutes les informations en même temps. Mais lorsque la charge d’information est trop forte, et notamment lorsque nous sommes fatigués, notre seuil de tolérance est abaissé.
De ce fait, nous n'arrivons plus à gérer l’ensemble des informations internes et environnementales.
Nous nous retrouvons ainsi dans la même situation que lorsque nous lisons en voiture. Nos yeux voient des lignes et des mots, tandis que notre corps perçoit les mouvements de la route qui ne sont pas en lien avec notre vue.
Qu’est-ce qu’un vertige ?
Les vertiges ne sont en fait qu’une déconnexion entre la perception corporelle et la perception visuelle de l’environnement.
Notre cerveau est focalisé sur des informations internes et sensorielles qui ne sont pas corrélées à ce que nos yeux voient. Cette différence et cette contradiction dans l’information afférente entraîne un bug dans le cerveau (vertige) qui ne sait plus où donner la priorité et entraînant une réponse corporelle erronée (perte d’équilibre).
J’ai reçu de nombreuses personnes présentant des vertiges. Grâce à Neurolink, elles ont toutes ret